Libres comme l’air !

  • romainB
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Quand le printemps pointe le bout de son nez, les bals en plein air aussi. Quel bonheur de pouvoir danser dehors, de vibrer au rythme du bourdonnement de la ville, de se sentir libre comme l’air !
République, la Villette, Bastille, Quais St Bernard, les Tuileries, Trocadéro,… un vent de musique et de liberté souffle partout dans Paris de mai à septembre. On voit des hommes en costume sortir du bureau, poser la mallette et se mettre à danser, on voit des touristes ravis filmer ce spectacle de rue ou s’essayer joyeusement à quelques pas, on entend les badauds s’intéresser en demandant quelle est cette danse… les gens se parlent, s’amusent, dansent, partagent !
Des moments de joie et de partage parfois légèrement gâchés par certains hommes venus se rincer l’œil qui claquent de la langue de manière intempestive, certains autres venus pensant frotter de la fille prétendument facile… mais une fois ces idiots remis à leur place et tenus à distance, la bonne humeur et le plaisir d’être là reprennent le dessus !
C’est en dansant Place de la République que j’ai eu un déclic qui m’a permis d’évoluer dans ma danse. Je dansais depuis plusieurs mois. Cours et soirées. J’avais les bases, je me débrouillais. Mais j’étais coincée, impossible de passer un nouveau cap. J’avais un regard tellement dur sur moi-même que je m’auto-censurais, j’en étais à éviter les miroirs des salles obscures sinon auto-critique ultra sévère et découragement…
J’entends parler d’un bal de Kizomba en plein air. Me voilà donc le vendredi qui suit Place de la République. Instantanément, je suis transportée de joie en voyant ces couples danser là au milieu de la ville, je les trouve beaux, j’envie leur aisance… et l’instant qui suit, la joie est remplacée par l’angoisse lorsqu’un jeune homme tend sa main vers moi et m’invite à danser.
« Oh mon dieu… je ne pourrais jamais danser devant tous ces gens… ces gens qui nous regardent… en pleine rue, en plein jour… et si je suis nulle… et si je tombe… et si je fais n’importe quoi… et si… »
Comme s’il lisait dans mes pensées, le jeune homme m’attrape la main et ne me laisse pas vraiment le choix en m’entraînant avec lui. Je me retrouve au milieu des couples qui dansent, le cœur tambourinant, le sang battant dans mes tempes, les jambes tremblantes, le cerveau en ébullition. Et puis, la magie opère. Ce danseur est parfait, il est bienveillant, il est doux et ferme à la fois, il s’adapte. Et puis, je me détends. Je me laisse aller. Je lâche-prise.
« Nom de dieu, je danse Place de la République, en plein jour, devant des spectateurs et je m’en fous parce que je kiffe grave ! ». C’est sûrement ce qu’on pouvait lire dans mes yeux !
Ce jour-là, sur cette place-là, grâce à ce danseur-là, j’ai eu un déclic. J’ai arrêté de me prendre la tête sur ce que les autres pouvaient penser, et surtout j’ai moi-même arrêté de penser, pour profiter pleinement de l’instant présent, pour danser, pour partager ce moment parfait avec ce danseur parfait.
Depuis, j’attends chaque printemps avec impatience et je virevolte librement tout l’été !
Lor BK
(photo/parisinfo.com)
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