Lorsque j’ai commencé à danser, j’ai rapidement décidé de faire un stage de lady styling pour m’améliorer dans ma danse.
L’objectif du stage était ambitieux : trouver votre style pour laisser jaillir votre sensualité. Mouvements de bras, souplesse du bassin, jeux de jambes. Le programme me semblait parfait et j’espérais réussir à être plus spontanée dans ma gestuelle, à me trouver plus à l’aise et plus jolie aussi.
Malheureusement, c’était certainement trop tôt dans mon parcours de danse, mon parcours de vie peut-être aussi.
Trois heures de stage, pendant lesquelles la jeune femme qui dispensait le cours nous a proposé quelques idées de mouvements, puis nous a demandé de nous laisser aller et de trouver les gestes qui nous correspondaient le mieux pour exprimer notre féminité, notre sensualité, notre beauté… trois très longues heures. Autant dire une éternité, pendant laquelle j’ai affronté, la boule au ventre, mon horrible reflet dans le miroir à essayer de reproduire des gestes qui ne me ressemblaient pas du tout et à me sentir ridicule de ne pas être capable de faire un fichu lancer de bras censé révéler ma sensualité…
Plus les minutes passaient, plus je me sentais ridicule, moche, nulle, hors sujet. J’aurai pu/dû quitter ce cours ou au moins essayer d’exprimer mon malaise à la prof. Mais au lieu de ça, je me suis renfermée et me suis imposée ce calvaire trois heures durant. Je suis sortie de ce stage avec une furieuse envie de pleurer, épuisée de cette lutte intérieure.
Je n’étais certainement pas prête à l’époque. Pas assez sûre de moi. Pas assez à l’aise dans mon corps. Dans ma danse.
Certains pensent qu’il faut se challenger, se mettre en danger, sortir de sa zone de confort pour évoluer, s’améliorer. Mais sommes-nous tous semblables ? Non. Certains se bonifient dans la douleur, d’autres dans la patience et la confiance.
Il m’a fallu quelques semaines pour retrouver l’envie et la capacité de danser tant ce stage m’avait secoué. Quand j’ai retrouvé le chemin des pistes, je me suis cachée dans mon endroit favori, ma zone de confort, avec mes danseurs habituels et bienveillants. Et j’y ai retrouvé doucement un peu de confiance.
Si j’avais un conseil à donner aux danseuses inexpérimentées qui participent à ce type de stage, n’hésitez pas à dire que vous n’avez pas envie de faire tel ou tel mouvement qui ne vous plairait pas. Le but du styling c’est justement de trouver le vôtre, pas d’en emprunter un qui ne vous convient qu’à moitié.
Et si j’avais une demande à faire aux jeunes femmes qui animent les stages de styling, demandez régulièrement aux femmes à qui vous transmettez, si elles se sentent à l’aise dans les exercices. Aidez-les à se trouver, se rencontrer.
Je n’ai jamais retenté l’expérience du stage de lady styling. Toujours une légère appréhension. Je finirai sûrement par ressayer au moins une fois. Non pas pour trouver mon style non, simplement parce que je ne suis pas de nature à rester sur un échec et que je pense qu’on ne peut pas se faire une opinion sur une seule mauvaise expérience. Néanmoins, je suis désormais intiment persuadée que le style ne s’apprend pas. Il se trouve avec le temps et la confiance en soi.
Lor BK
(photo /enbaletvous)